Caprice Héméra

Tranche de vie .

«Je m’appelle Caprice , Caprice Héméra, j’habite dans les hautes sphères de la ville et le numéro d’identification de ma peluche est le 2709C. C’est ce que je dois dire aux gens si jamais je me perds. Notre monde est grand. Il serait si simple de s’y égarer. C’est papa qui me l’a dit. Et il ajouté que si je garde toujours ma peluche sur moi, je n’ai rien à craindre. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi. Il a commencé à utiliser des mots trop compliqués pour moi. Je crois qu’en fait, c’est parce que dans le numéro d’identification de ma peluche, il y a toutes les informations qui me concernent. C’est sans doute pour cela que tous les enfants ont une peluche. Pour qu’on les retrouve si jamais ils se perdent.

Normalement, je ne dois pas parler aux inconnus. Papa et Maman sont formels sur ce point. Mais je pense que je peux enfreindre cette règle si jamais je me perds. Et puis, vous n’êtes pas tout à fait un inconnu, n’est-ce pas ? Alors je peux vous parler.

Je peux vous dire que je m’appelle Caprice, mais cela vous le savez déjà. Je peux aussi vous dire, que mon Papa, il travaille à l’USS, ça veux dire Union de la Sécurité Stellaire. Ce sont des mots compliqués, n’est-ce pas ? Mais je les comprends. Parce que moi, j’ai lu le Grand Lexique Général qu’on trouve dans la Virtuothèque de l’école. Je suis douée à l’école. Mes Maîtres de Classe me répètent sans cesse que j’irais loin si je continue à apprendre de la sorte. Il faut apprendre tôt si on veux faire avancer la planète plus vite. C’est le Directeur de l’USS qui dit ça. Et le Directeur de l’USS a toujours raisons. Du moins je crois. C’est lui qui nous dirige, et il y a son portrait partout dans les rues ou sur les murs de l’école. Assurément, il doit être un grand homme. J’ai toujours eut du mal à comprendre ce qu’était l’USS. Papa n’est jamais présent pour me l’expliquer. Il se lève tôt le matin et il rentre tard le soir. Il est toujours fatigué et souvent irritable. Ca doit être à cause du manque de sommeil. Le Maître de Biologie est formelle, un être humain doit dormir au moins sept heures pour être au mieux de sa forme et pouvoir exploiter toutes ses capacités. J’ai fait le calcul. Je ne suis pas sûr que Papa dorme sept heures. Je dirais même que je n’en suis pas sûre du tout. Je sais que Papa dirige une patrouille pour arrêter les gens méchants qui font des « fautes graves ». C’est lui qui me l’a dit durant un de ses jours de congés. Mon Papa est sûrement un héros, puisqu’il arrête les méchants. Vous êtes d’accord, n’est-ce pas ?

Car si vous n’êtes pas d’accord, nous allons nous fâcher. Car sachez que j’ai toujours raison. Même quand j’ai tort ! Et de toute façon, je ne me trompe jamais. J’ai toujours de très bonnes notes à mes interrogations et quand les Maîtres de Classe posent une question, c’est moi qui réponds. Parce que je sais tout. Ou j’ai l’impression de tout savoir, comme le dit parfois Maman. Maman, elle ne travaille pas. Elle reste à la maison pour s’occuper de Rallen et moi.

Oh ! Je ne vous ai pas parlé de Rallen ! C’est mon frère. C’est mon jumeau. Mais on ne se ressemble pas du tout, ne vous méprenez pas. Rallen est un cancre notoire qui n’a jamais trouvé rien d’intéressant à faire que des courses d’aéroglisseurs dans les bas-fonds de la ville. C’est malheureux, n’est-ce pas ? Surtout que les bas fonds de la ville sont dangereux. Je lui ai répété cent fois ! L’air est trop pollué là bas, il pourrait gravement s’intoxiquer. En plus il n’y a que des gens en fuites qui y errent ou des pauvres malheureux sans le sous. Heureusement, moi je vis en haut. Entre le ciel et la terre, dans les quartiers nobles de la ville.

Je suis une enfant adorable, j’ai vraiment de quoi faire la fierté de mes parents. Studieuse, spontanée, polie. Mais j’ai nettement plus de mal à côtoyer les enfants de mon âge. Ca, Rallen y arrive mieux que moi. Je n’aime pas leurs jeux bruyants, brutaux et stupides. N’allez pas croire que je suis timide ! J’ai juste des progrès à faire en sociabilité. C’est tout. Mais d’après le psychologue scolaire, chez qui j’ai fait mon examen obligatoire l’année dernière, ce n’est pas bien grave et cela s’améliorera en grandissant. Je suis obéissante. Nul ne m’a jamais vu braver un ordre. Le détourner, parfois, lorsque la curiosité devient trop forte. Je suis très curieuse, vous savez ?

C’est peut être pour ça que j’ai suivi Rallen. Je n’aurais pas du, je sais, mais ça a été plus fort que moi. Papa était partit travailler et Maman avait invité des amies et elles bavassaient dans le salon autour d’une tasse de thé aux violettes. Moi, j’étais seule dans ma chambre, affalée sur mon lit, plongée dans un livre passionnant intitulé : « Les plus fabuleux voyage inter-stellaires du XXIIème siècle à nos jours ». Ce documentaire était si captivant que je n’ai pas entendu mon frère entrer dans ma chambre. Je déteste quand il fait ça. Je veux dire, est-ce que je rentre dans sa chambre, moi ? Non. Et heureusement, elle est pleine de petites bestioles si réalistes qu’on les croirait vivantes. Elles me font peur. J’ai horreur des bestioles. Et de l’obscurité aussi. Mais bref, Rallen est entré dans ma chambre avec un air presque gêné et au bout de quelques minutes de silence, il m’a demandé si j’allais bien. Si vous voulez mon avis, il n’était pas entré pour me demander ça. Habituellement, il se soucie bien peu de savoir comment je me porte. C’était suspect, vous comprenez ? Alors moi, je lui ai répondu d’un ton assez sec que non, je n’allais pas bien car sa présence m’importunait. C’était bien la vérité, je n’allais pas y mettre de frioritures. Et comme il n’a pas eut l’air de comprendre – Rallen a un vocabulaire très limité vous savez, il n’a jamais prit le temps de lire le Grand Lexique Général – je lui ait dit plus clairement de sortir de ma chambre avec un ton un peu méchant. Ma chambre c’est ma chambre à moi, il n’a strictement rien à y faire, vous êtes d’accord ? N’empêche qu’il a réussit à me tracasser, Rallen. En plus, il avait un sac sur le dos. Que diable pouvait-il faire avec un sac sinon un mauvais coup ? Je n’étais plus du tout concentrée sur mon livre, trop occupée à me demander ce qu’il pouvait manigancer. N’y tenant plus, j’ai refermé le précieux ouvrage et je l’ai rangé au milieu des autres sur ma bibliothèque. Puis j’ai pris une peluche dans ma poche – on ne sait jamais, Rallen aurait pu m’entrainer bien loin-. J’ai mit une veste, enfilé une paire de chaussure de sport qui serraient au niveau de la cheville et j’ai noué mes longs cheveux bruns avec un élastique fluorescent qui s’assortait à merveille avec mon sweat puis je suis sortit sur la pointe des pieds en prenant bien garde de ne pas déranger Maman. Ses amies et elle parlaient très fort tout en buvant leur tasse et en riant souvent, je ne suis même pas sûre qu’elle m’ait vue passer devant la porte. Tant mieux ! Avec un peu de chance, je pourrais ramener Rallen à la maison avec qu’il ne se fourre dans un sacré pétrin. C’est quand même mon frère, vous comprenez ? Je dois lui servir d’exemple. Et le rappeler à l’ordre. Oh, avoir un frère comme le mien, ce n’est pas une partie de plaisir, je vous assure. Mais bon, je n’y peux rien. Donc je disais que je suis sortie de la maison et là, j’ai vu Rallen qui se faufilait au ras des murs. Je l’ai suivi bien sûr. Je voulais savoir où il allait aller pour le prendre la main dans le sac et le menacer de tout raconter aux parents. Il serait rentré, j’en étais sûr. Peut être que je suis parfois un peu trop sûre de moi. Parce que Rallen ne m’a pas écouté du tout. Il s’est enfoncé de plus en plus loin dans la ville, ou du moins, de plus en plus bas. Un peu comme s’il cherchait le point le moins élevé. Et enfin, je l’ai vu, il s’est approché d’une des Lucarnes qui mènent à la Terre Ferme ! Vous vous rendez compte ?! Heureusement que je l’ai suivit. Je suis sortie de derrière le pilier d’où je le guettais et je me suis avancée vers lui, les mains sur les hanches comme le fait parfois Maman quand elle nous gronde. J’ai dit à Rallen que c’était dangereux et qu’il n’avait pas le droit d’être ici mais il n’a pas eut l’air de m’écouter. Ca m’a énervé. Quand je parle, il faut qu’on m’écoute ! je lui ai menacé de tout répéter à Maman mais il m’a juste répondu que moi non plus je n’avais pas le droit d’être là. J’ai froncé les sourcils d’un air méchant. S’il voulait jouer à ça… Les insultes ont fusé dans l’air. Il m’a traité de rapporteuse et de trouillarde et je lui ait dit qu’il n’était qu’un inconscient inculte qui n’était pas qu’à se casser les os avec ses aéroglisseurs à la noix. Il n’a pas du aimer. Parce que là, il a critiqué ma coupe de cheveux. Il savait bien qu’il s’agissait d’un sujet sensible. Je m’étais donné beaucoup de mal pour la faire cette coupe, j’étais très soucieuse de mon apparence. Il savait très bien qu’il n’avait pas le droit de critiquer mes cheveux. Je me suis approchée de lui avec un air très très méchant, presque venimeux. Je voulais lui faire mal. Lui faire comprendre qu’il devait m’écouter, que je n’étais là que pour son bien et qu’il n’avait pas le droit de me critiquer quand je voulais lui épargner des ennuis. Rallen recule. Il recule peut être un peu trop car soudain, ses pieds n’ont plus aucune emprise sur le sol. Il tombe. Toute colère oubliée, je lui tends la main pour essayer de l’attraper. J’agrippe son bras et m’arque boute de tout mon poids. Mais il est très lourd, il m’entraine et….

Et on tombe. Longtemps. J’ai l’impression que la chute ne s’arrêtera jamais. Je regarde Rallen et je vois la peur dans ses yeux. Il cri. Peut être que moi aussi je cri, mais alors, je ne m’en rends pas compte. Je ne me rends compte de rien, à vrai dire. Comme si on avait coupé le son. Il n’y a rien, sinon le vent froid qui s’engouffre dans nos vêtements et la chute qui semble infinie. Au bout d’un moment, j’ai fermé les yeux et attendu l’impacte. Tout ça, c’était trop bête, j’aurais du rester lire mon livre.
»

Et sinon... .

Depuis le temps que j'avais envie de me faire un personnage enfant sur Infans^^ Je suis Le Directeur ou du moins celle que sur le net on appelle Antigone. Cette histoire a été faîtes avec la collaboration de Rallen, alias Mentarie. D'ailleurs, je précise que toutes les idées sur l'univers viennent d'elles^^ Bon, je ne vais quand même pas m'auto-valider... Dîtes moi ce que vous pensez de la fiche et si elle est validable.