Shina Suzu

Shina SUZU

L'indispensable Nom : Suzu Prénom : Shina Âge : 11 ans Origine : Monde totalement fantastique en temps de guerre, avec des créatures très diverses, parfois issues des croyances mythologiques, mais dangereuses. Shina était une Métamorphe : elle pouvait se transformer en chat (le don se développe avec entraînement au fil des ans). Peurs : Claustrophobe en puissance ; Peur de l'obscurité totale et de la solitude.

En apparence

Shina ? Oh, très jeune, elle a inspiré une certaine crainte à ses camarades par son physique assez inquiétant. Pour commencer, la petite a des cheveux rouge vif - ou rouge sang, d'après certaines adultes que le temps a pervertis -, et un regard assorti. De quoi faire froid dans le dos, surtout quand elle vous observe avec cette paire d'yeux flamboyant de contrariété lorsque quelque chose ne va pas comme elle le souhaite. Il faut savoir que son visage de porcelaine n'est pas très souriant, sauf quand on lui met une glace ou un pain au melon dans les mains - mais ça, c'est une autre histoire. Oui, elle aurait fait fuir enfants et adolescents autour d'elle lors de ses crises de colère si elle n'avait pas été de nature aussi chétive, et si elle n'avait pas été pourvue d'une bouille aussi attachante. Comment voulez-vous seulement faire semblant de frémir de peur devant une gamine aussi frêle, d'apparence aussi fragile et avec une moue furieuse aussi adorable ? Malheureusement pour tous les gosses de son âge qui l'ont sous-estimée, elle est malgré cela aussi agile et rapide qu'un singe. Si la force lui fait défaut en bagarre, elle est capable de se percher sur une des branches les plus élevées d'un arbre en deux temps trois mouvements.

Comme tout petit enfant sauvage qui se respecte, la plupart du temps, Shina est vêtue d'habits tachés de boue et a les joues crasseuses. C'est que la petiote aime bien bouger ! Ses vêtements, elle les choisit assez larges pour ne pas être gênée dans ses mouvements, et sombres pour ne pas être grondée quand elle les salit. Si ses cheveux n'étaient pas aussi longs, on l'aurait certainement prise pour un garçon. Malgré cela, elle porte un collier qu'elle ne quitte jamais... C'est à peine si elle se souvient du jour où on le lui a mis autour du cou ; toujours est-il qu'aujourd'hui, elle n'arrive pas à s'en détacher, et ne supporte pas qu'on y touche. Tout simplement parce qu'il lui vient de son frère.

Intérieurement

On a très vite compris que Shina était du genre... explosif. Peut-être est-ce dû à son enfance qui n'a pas suivi le même cours que toutes les autres, ou tout simplement à son patrimoine génétique. Toujours est-il qu'elle a très rapidement développé un trait de caractère sur lequel elle a fondé sa vie entière : l'irascibilité. Parce que, si ça ne se voit pas immédiatement, la petite est du genre sensible ; une remarque de travers, et elle traduit la blessure morale qu'elle vient d'encaisser par une crise de colère plus ou moins violente. Ça n'a fait qu'empirer au fil du temps, et, adulte, elle a fini par être d'une compagnie insupportable, mais ce n'est pas cela qui nous importe aujourd'hui. Têtue comme pas deux et capricieuse, elle est également hargneuse. En effet, malgré son jeune âge, elle est acharnée et n'aime pas la défaite. Bornée, elle n'admet pas ses erreurs, même quand elles sont flagrantes, et n'apprécie pas la critique. Le monde doit se plier à ses exigences, sinon, elle... Bah elle frappe, il faut parfois savoir être simple. A l'esprit de vengeance, il ne faut pas oublier qu'elle est rancunière. Non, décidément, elle est bourrée de qualités.

Du genre garçon manqué, elle n'a jamais aimé les occupations des petites filles - en partie par principe et par désir de se démarquer de la masse. Toute cette niaiserie n'est-elle pas écœurante ? Ces paroles mièvres que toutes ces idiotes attendent, elles n'arriveront jamais. Ce sont juste des pourries gâtées pleines de faux espoir et... Oh. Pour en revenir à nos moutons bien agressifs, Shina est encore jeune et n'est pas si agressive qu'elle en a l'air. Elle s'émerveille encore des choses de la vie qu'elle ne connaît pas, aime manger des glaces, des pains au melon, aime courir, bouger, rire, savoir plus de choses sur le monde qui l'entoure... Toutes ces choses qui font d'elle un enfant, vous voyez ?

Pour ainsi dire, Shina est la copie conforme d'un chaton joueur mais susceptible, qui devient vite indépendant.

Il était une fois

Si Shina avait souhaité une vie agréable, avec une famille aimante et des préoccupations innocentes, elle aurait dû naître un siècle ou deux plus tard, après le temps de guerre que traversait le pays d'Astilei. Mais, bien entendu, elle n'eut pas le choix, et sa mère l'expulsa de son ventre malgré toute la résistance qu'elle aurait pu lui opposer.

Shina ne put jamais profiter pleinement de la présence de ses parents. L'absence continuelle de ceux-ci commença alors qu'elle avait quatre ans ; un an plus tard, sa mère était morte lors d'un combat, et elle aurait peut-être préféré qu'il arrive la même chose à son père. Malheureusement pour elle, il eut droit à un tout autre sort, qui la terrifia plus que nécessaire.

Les raisons de la capture de son géniteur lui sont aujourd'hui encore obscures. Son frère s'était toujours montré évasif à ce sujet, souhaitant préserver sa petite sœur des dures réalités de la guerre. Elle ne sut ce qui lui était arrivé que sur lettre de l'armée : à accomplir son devoir au front, il n'était jamais à la maison, évidemment, et elle n'avait pu se rendre compte de son absence inhabituelle. Ce qu'elle en a déduit depuis le temps, c'est que son père était quelqu'un de très haut placé (c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il était si occupé), qui détenait des informations capitales. Ce fut donc huit mois après l'anniversaire de ses dix ans qu'elle apprit avec quoi rimait le mot “torture”.

On déploya des moyens financiers monumentaux pour libérer l'homme, et avec lui une dizaine de prisonniers. Deux semaines plus tard, vu l'état dans lequel il était revenu, on laissa l'officier rentrer chez lui pour s'en remettre. Mais personne ne se faisait d'illusion : il était devenu définitivement fou, et en plus de cela, possédait désormais un corps qu'on avait maltraité de manière inhumaine. Si on l'envoya chez lui, ce fut pour s'en débarrasser, et on n'avait ni le temps ni l'argent de gaspiller de l'énergie à sauver la santé mentale de deux gosses.

Ce n'était plus son père, c'était un fantôme, un ectoplasme, une coquille sans pensées raisonnées. Son frère aîné lui-même avait du mal à contenir la peur et le chagrin qu'il lui inspirait. Les premières tentatives qu'ils firent pour manger ensemble furent désastreuses. Il ne toucha pas à son assiette pendant quinze minutes, marmonnant Dieu savait quoi dans sa barbe, avant d'envoyer brutalement son repas contre un mur et de renverser la table par terre en hurlant. Ce qui devait arriver arriva : le jour vint où il blessa ses enfants, dans une de ses crises de folie dévastatrices. Il envoya un verre dans la tête de Shina, et ce n'était bien que le début : des coups de plus en plus violents s'ensuivirent. On hurlait et on pleurait beaucoup, dans la masure. L'homme était à deux doigts de tuer sa fille, bien moins résistante que son aîné, et trop jeune pour se défendre convenablement : elle était tout simplement tétanisée par la peur. Son frère s'interposait dès qu'il le pouvait, et ce fut lui qui récolta le plus de cicatrices, malgré toute la résistance qu'il opposait à son géniteur ; il ne pleurait pas, ne criait pas, et adressait de faibles sourires à sa cadette pour ne pas l'inquiéter. C'était moyennement réussi. Souvent, Shina s'accrochait à son bras et lui criait de ne plus se faire blesser ainsi, mais il était bien trop fort pour elle.

Un jour, le garçon fut blessé gravement à la tête. Sa sœur, obéissant à un instinct quelconque, se précipita au-dehors. Elle alla alerter un voisin qu'elle ne connaissait pas, et, plus tard, elle se félicita d'être tombée sur des personnes aussi bienveillantes et braves. Le couple, trop âgé pour aller à la guerre, habitait dans une bâtisse en contre-bas, aux murs qui isolaient un peu trop bien le bruit environnant : ils ne s'étaient jamais rendus compte de ce qui se tramait une centaine de mètres plus haut. Fort heureusement, ils avaient acquis une certaine puissance qu'ils n'avaient pas entièrement perdue au fil des années, et ils n'eurent pas de mal à immobiliser le fou furieux, qui sanglotait à moitié en appelant sa femme défunte. Sûrement l'éliminèrent-ils plus tard, toujours est-il que Shina n'en entendit plus parler.

Ce fut une véritable libération. Ils prodiguèrent tous les soins nécessaires aux deux gosses terrorisés, et les logèrent pendant plusieurs semaines. Malgré leur bienveillance, ils ne purent néanmoins se cacher la vérité très longtemps ; ils étaient bien trop pauvres pour continuer à héberger les deux jeunes gens. Alors on s'excusa, on enlaça, mais le problème était là. Il fut décidé que le garçon, âgé alors de 14 ans, irait travailler en apprenti chez un charpentier. Il était déjà assez difficile de trouver un endroit où les envoyer : alors, les laisser ensemble, c'était bien impossible. Shina fut donc embauchée par une famille richissime en tant que bonne à tout faire.

Ne vous y trompez pas ; un enfant comprend.

Elle pleura beaucoup, mais pas devant son frère. Lui se retenait difficilement, et elle n'allait pas craquer alors qu'il faisait tant d'efforts. Ils se promirent de se retrouver très vite, d'autant plus que leurs nouveaux travaux devraient leur laisser quelques jours de congé où ils pourraient se retrouver.

Elle n'en doutait pas. Son frère tenait toujours ses promesses.

Elle partit au bord d'une diligence, et elle colla son visage à la vitre pour voir la silhouette de son aîné la saluant s'estomper peu à peu. Et soudain, ce fut un point de rupture. Elle se mit à sangloter, elle hurla, elle frappa contre la fenêtre. Tout ce qu'elle voulait, c'était lui ; peu importait le reste, la guerre, son père fou, sa mère morte. Le monde entier pouvait bien mourir, elle n'en avait rien à faire si lui restait là, à l'attendre. Elle n'avait pas besoin de foyer, puisqu'il était avec elle !

Mais la diligence ne s'arrêta pas. Elle passa le reste du voyage à lutter contre ses pleurs, en reniflant et en pinçant les lèvres.

Il ne lui restait plus qu'à y croire.

Elle vivra plus ou moins heureuse et n'aura pas d'enfants

Plus tard, Shina deviendra une solitaire en puissance, vagabonde et sans but précis, à la recherche de puissance et d'indépendance. Pour subsister et gagner de l'argent, elle n'hésitera pas à devenir un tueur à gages.

Mais bon, elle est encore jeune, on peut la laisser rêver : elle aimerait devenir totalement indépendante, et jouer à l'héroïne mystérieuse dans l'histoire qui impressionnera tout le monde en sauvant la terre entière pour partir sans demander de remerciements. Elle aurait un surnom, et on adorerait la couleur de ses cheveux... Enfin, son vœu a plus ou moins été exaucé. A la différence du “la Flamme Dévastatrice” auquel elle aspirait, elle a eu droit au “Diablesse” et au “la Démone”. Mais s'il faut chipoter pour des détails pareils...

Et harassée de fatigue, les yeux rougies par les larmes, la petite Shina finit par se laisser aller au sommeil car si son esprit se battait contre le destin vers lequel elle allait, son petit corps pliait sous la fatigue. Dans la calèche qui avançait clopin-clopant au trop des chevaux, elle s'endormit.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle constata que la calèche avait cessée d'avancer. En ouvrant la porte, elle ne remarqua que la clarté d'un soleil rayonnant et un près d'herbe haute qui semblait se prolonger à l'infini...


Une fiche Splendide ! Magnifique ! J'ai été ravie de la lire^^ VALIDÉE bien sûr ! Tu peux dès à présent rejoindre Célestin dans l'Aérostade.
Ah et nous sommes d'accord sur le fait que même si Shina est métamorphe, elle est pour le moment tout bonnement incapable de se transformer en animal, n'est-ce pas ?
Bienvenue dans l'aventure !