Artistes en herbe [Défi n°3]

14h-16h

La pluie avait laissé place à une vague accalmie et le ciel recommençait à se teinter de bleu. Un soleil encore timide tentait d’effacer les moindres traces de l’orage de la matinée et dispensait de ses rayons une chaude lumière. Le sable qui parsemait le sol du Stade d’Apollon était encore humide et quelques flaques subsistaient ici et là mais au moins ne ressemblait-il plus à la boue salissante de ce matin.

Assit sur les gradins de pierre qui faisait le tour du Stade, un animal attendait. C’était César. Les oreilles dressées, le canidé guettait un signe qui trahirait l’approche des enfants qui ne devraient désormais plus tarder à arriver. Un frisson d’excitation parcourut l’échine du chien gris et blanc en songeant qu’un nouveau défi allait avoir lieu. Il adorait la compétition inter-équipe et la suivait avec attention depuis le début du jeu de la colonie. Il n’avait pas encore eut l’occasion de parier avec les autres animaux de la colonie mais il se doutait que bientôt, tous finiraient par soutenir plus ou moins secrètement une équipe précise. Dans son cas, il s’agissait des Pirates et sa sympathie à leur égard n’était pas cachée bien que pour l’heure, il ignora tout de leurs rivalités avec les Cow-boys et les Princesses.

Il se dandina d’une patte sur l’autre, se leva, fit quelques pas de longs en large et se rassit. Où étaient-ils ? Il avait actionné la fonction spécifique aux Défis sur les bracelets des enfants depuis plus d’un quart d’heure déjà. Il savait mieux que personne qu’il était quasiment impossible de résister à la voix qui insistait inlassablement « Tournez à droite. Tournez à droite. Tournez à droite. Avancez. Avancez. » A son simple souvenir, il secoua la tête d’un air excédé.

Enfin, des pas se firent entendre. César se releva en remuant la queue et observa les nouveaux arrivés avec attention. Il y avait un jeune garçon et une petite fille. Un bref coup d’œil à leurs foulards et leurs chapeaux lui apprirent qu’il s’agissait sans doute de Cow-Boys. Ils furent très vite rejoins par un nouveau couple, d’angelots cette fois-ci, vu l’auréole et la toge qu’ils arboraient. Il reconnut Ryan –ou du moins Alexander, mais dans son esprit le petit-fils n’était autre que le grand père- et lui lança un regard bienveillant avant de trottiner vers eux la tête haute.

« Cow-boys, Angelots. » s’exclama-t-il d’une voix forte. L’heure était à la cérémonie. Il se campa devant les quatre enfants et continua. « Vous voici réunis pour assister au troisième défi de la Colonie ! Le but est simple. Vous devez faire une création artistique qui représentera ce qui vous aimez le plus dans la colonie. L’équipe gagnante remportera une Clef, la perdante obtiendra une Pierre. » Malgré son sourire, César n’aimait pas particulièrement cette épreuve. Toute source de tricherie était impossible dans un tel contexte, les enfants ne pouvaient compter que sur leur imagination et leur talent. « Vous avez deux heures, il faudra se…. » Il s’arrêta et fixa de ses grands yeux sombres, un point fixe vers l’entrée de l’arène. Bien vite, un grognement instinctif passa le cap de ses crocs et il hérissa le poil, presque malgré lui.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Va continuer ta sieste, je m’occupe de ce défi. »

Un silence de plomb s’installa dans le Stade d’Apollon. Toute trace de joie avait quitté le corps de César tandis qu’il regardait l’intruse d’un air plus gêné que réellement contrarié. Ils ne s’étaient pas revus dans ce lieu depuis…depuis la dernière fois, et le souvenir de cette époque lui restait douloureux. Bon sang, mais qui avait bien pu lui demander de venir ? A cette Cléopâtre ?

Spoiler:

Lorsque, pour la deuxième fois consécutive, la mystérieuse autorité qui régissait la Colonie - du moins était-ce une hypothèse personnelle - lui avait assigné la présentation d'un Défi, le cœur de Cléopâtre s'était empli d'une autosatisfaction grisante et d'un sentiment d'orgueil irrépressible. Enfin, on reconnaissait sa supériorité face à César ! C'était de notoriété publique, de toutes manières. Les clébards étaient faits pour courir partout, la langue pendante, l'air benêt, utiles pour toutes les tâches physiques et ennuyeuses dont les félins majestueux comme elle ne pouvaient décemment pas s'acquitter. Ce n'était pas pour rien si Infans avait transformé cet abruti lâche en chien mal peigné. Justice était enfin rendue ! Les chats magnifiques au pelage soyeux tels qu'elle-même étaient faits pour les cérémonies, les événements qui marquaient les esprits. En somme, les Défis, ce devait être elle et elle seule qui les présidait. Et la Colonie semblait l'avoir enfin compris.

Enfin, tout ça c'était bien beau mais, même si cet honneur la ravissait, elle avait un peu la flemme de sortir de la Boutique de Darius alors que l'air était encore chargé d'humidité. Ses coussinets allaient s'enfoncer dans la terre boueuse, elle allait devoir fournir un effort prodigieux pour éviter les flaques d'eau, son poil allait gonfler, ses pattes seraient toutes sales, et... Non, décidément, pas qu'elle préférait que le Chien s'en charge mais elle n'avait pas bien envie de sortir maintenant là tout de suite.

« Bon, Cléo, vas-y maintenant. C'est un Défi, tu ne peux pas être en retard !
- Mais le temps qu'ils arrivent, tu sais... »

Le gros Ours leva les yeux au ciel, poussa un gros soupir et retourna à son rangement, habitué à la flemmardise de sa collègue que rien ne faisait jamais changer d'avis. Mais il y avait un moyen sûr de la motiver, et il en usait et abusait consciemment.

« Ils auraient dû laisser César s'en charger, si tu le prends comme ça... »

Piquée au vif, Mlle Chat se redressa d'un coup, cracha, planta ses griffes dans le sol, le poil hérissé, laissa libre cours à une rancœur non dissimulée par une ribambelle d'insultes et sortit de la Boutique en trombe. Elle emprunta le Courant d'Air et déboula dans le Stade d'Apollon, décidée à faire bonne figure. Les enfants étaient déjà là ! Paniquée, elle réussit toutefois à garder son calme et s'approcha en trottinant, l'air confiante.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Va continuer ta sieste, je m’occupe de ce défi. »

... Ah. Hahaha. Hahahahaha. QUOI ? Non, garder son calme impérial, montrer qui était la patronne, rabattre le caquet du clebs. Le tout d'un ton impassible, surtout.

« On m'a chargé de m'occuper de ce défi comme toi, et je pense que tu peux faire preuve d'assez de maturité pour accepter les ordres de la Colonie et oublier les vieilles rancœurs. Enfin, rien n'est moins sûr, étant donné ton attitude depuis le début de la session. Moi qui pensais qu'en grandissant, on apprend à affronter la réalité et à assumer ses propres erreurs... Ce n'est pas le cas de tout le monde, on dirait. »

Pan, pif paf pouf, qu'est-ce que t'as à répondre pauvre clébard ! Bon, elle n'avait rien eu à répondre sur la sieste mais c'était déjà une bonne réplique. Sans lui laisser le temps de répondre, elle enchaîna en se tournant vers les enfants, reprenant son habituel air enjoué :

« Bien, reprenons, puisque César n'en est pas capable. Ce défi consiste à faire jouer votre esprit créatif. Ce monsieur à ma gauche vous l'a - j'espère - déjà expliqué, mais vous devrez faire une œuvre artistique qui représentera ce que vous aimez le plus dans la Colonie. Coopérez avec votre partenaire pour nous rendre une création à deux ! N'hésitez pas à parcourir Infans pour trouver de quoi faire un dessin, une sculpture - tout ce que vous voulez, en somme. Vous avez deux heures ; la Voix de vos Bracelets vous signalera la fin du délai imparti, et vous devrez revenir ici le plus rapidement possible. C'est bien compris ? Allez, c'est parti ! »

L'ignorant délibérément, elle s'assit devant César, pour bien se mettre en avant et souligner le rôle secondaire du Chien. D'un signe de tête bienveillant, elle enjoignit les enfants à partir à l'aventure. D'un regard, elle remarqua un petit garçon qui devait être Angelot, vu sa toge. Elle écarquilla les yeux. Elle le connaissait, lui. Ryan, qu'il s'appelait. Il était de retour ? Non. Impossible. Du jamais vu. Du niveau de César, celui-là. Malgré elle, un puissant sentiment d'antipathie l'envahit du bout des oreilles jusqu'aux griffes, mais elle se garda de faire toute réflexion.

« Sortez de votre Domaine »

Vous êtes César? Caprice m'a parlé de vous hier, dans le Palais Perse. Moi c'est Thibault, je suis un Cow-Boy.

Moi, ce que j'aime à la colonie, c'est le fait d'être chez les Cow-Boys.

Jewel était en train de flâner dans sa chambre en réfléchissant à ce qu'elle allait faire, quand soudain, le bracelet à la voix inhumaine lui ordonna de sortir de son domaine. A l'entente de l'ordre, Jewel sursauta. Pourquoi devait-elle quitter son domaine ? Et elle qui pensait que cet après-midi elle pourrai visiter tranquillement la colonie. Elle soupira et quitta le canapé pour aller se regarder dans le miroir. Sa robe était-elle bien mise ? Et son auréole n'avait-il pas disparu ? Non, tout était OK. Elle se dirigeait vers la porte de sa chambre quand la voix du bracelet s'éleva à nouveau :

« Sortez de votre Domaine »

Jewel haussa un sourcil. Elle avait compris qu'elle devait sortir du Domaine, mais elle ne pouvait pas aller plus vite que la lumière. Elle sortit de sa chambre et commença à voler vers la gigantesque grille argentée qui protégeait l'entrée du Domaine des Angelots. Arrivée à celui-ci, elle approcha son bracelet, qui eut pour effet d'ouvrir la grille. Elle franchit cette dernière et arriva dans la place centrale.

- Et ensuite, je vais ou ? Demanda-t-elle à son bracelet avec une pointe d'agacement, ce qui était assez inhabituel chez elle.

Le bracelet la mena à travers plusieurs endroit inconnus pour Jewel. Il lui fit d'abord traverser la place centrale, puis la mena a travers une drôle d'allée pour enfin la diriger vers une sorte de Colisée.
Jewel se demanda pourquoi son bracelet l'avait amenée ici et bizarrement, son instinct lui disait de ne pas entrer dans ce stade. Elle ne savait même pas ce qu'un stade faisait ici. Voulait-ils lui faire faire de l'excercice physique ?

De plus, Jewel n'était jamais venue dans cette partie la de la colonie. Elle était seulement allée du côté ou il y avait l'Aérostade ; le grand champ ou on accueillait les nouveaux. Il y avait aussi son domaine bien évidemment. Jewel appuya sur le bouton bleu de son bracelet afin de voir la carte de la colonie. De ce côté de la place, Il y avait le Domaine des Cowboys, et celui des Princesses. L'Allée ou elle se trouvait était l'Allée du Rendez-vous et le Stade se nommait "Stade Apollon".

Jewel éteignit la carte et leva la tête vers le stade.

« Entrez dans le stade »

L'enfant toisa un instant son bracelet et soupira.

- T'y tiens à ce que j'y rentre dans ton stade, hein ? Eh bien soit. Je vais y entrer.

Jewel entra donc dans le stade et vit César. Elle marqua une pause et observa les alentours. Il y avait du sable partout. Elle releva la tête vers César et aperçut quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Elle avança vers eux et se jeta sur César pour lui faire un énorme câlin. Elle ne l'avait rencontré que le matin même mais elle aimait bien ce chien. En avançant, elle avait remarqué que l'autre enfant lui avait fait un signe de la main pour lui dire bonjour. Elle se releva donc et se présenta. Une autre fille arriva, ainsi qu'Alexander, un autre Angelot. Elle fit un grand sourire a celui-ci, et un plus réservé à l'autre fille, qui semblait de la même équipe que l'enfant qui était arrivé.
Jewel fronça les sourcils pour se poser enfin les bonnes questions : que faisaient-ils là ? Et pourquoi César était venu ici ? Les chiens aussi faisaient de l’exercice physique dans cette colonie ?

Soudain, césar mit fin aux réflexions de la jeune angelotte en leur expliquant qu'ils allaient faire un défi et qu'ils devaient faire une création artistique qui représentait ce qu'ils aimaient dans la colonie :

« Cow-boys, Angelots. Vous voici réunis pour assister au troisième défi de la Colonie ! Le but est simple. Vous devez faire une création artistique qui représentera ce qui vous aimez le plus dans la colonie. L’équipe gagnante remportera une Clef, la perdante obtiendra une Pierre.Vous avez deux heures, il faudra se…. »

Soudain, le chien s'arrêta de parler et sembla se mettre en colère. Il fixait intensément l'entrée du stade et Jewel se retourna pour savoir ce qui retenait son attention. Elle vit alors un chat entrer, et commencer à se disputer avec César sur qui allait s'occuper du défi. Jewel les regardait se chamailler, se retenant de rire. Elle était sure qu'au fond, ces deux là s'aimaient bien, car qui aime bien châtie bien ! Mais au fur et a mesure qu'avançait leur chamailleries, elle n'en était plus si persuadée. La Chatte pris la parole et expliqua, comme venait de le faire César en quoi constituait le défi. Ils avaient deux heures pour faire leur création. Jewel se tourna vers Alexander, un peu paniquée : ça ne faisait même pas 24 heures qu'elle était là, elle ne connaissait pratiquement rien de la colonie, qu'allaient-ils faire ?

Shina était occupée à faire les cent pas dans sa chambre. Parfois elle s'arrêtait, s'asseyait brutalement sur son lit, rebondissait légèrement sur le matelas, l'air puis elle se redressait aussi sec, l'air contrarié, et arpentait la petite pièce en se mordillant la lèvre et en se tripotant les mains, le cœur palpitant, jetant de temps à autre un coup d’œil à l'extérieur. Cette attitude traduisait très clairement l'état dans lequel elle se trouvait : l'ennui le plus total, le plus absolu qu'elle ait jamais connu, mêlé à une envie abstraite. L'envie de faire quelque chose, peu importe quoi ; ou alors peut-être l'envie que quelque chose se produise, la tire de sa torpeur, que cela se traduise par une apparition spectrale, un séisme ou le déclenchement d'une guerre civile. A vrai dire, elle attendait que la porte de sa chambre s'ouvre sur le passage de Thibault ou Idril. C'était bête, ridicule, pathétique, pitoyable, honteux, mais oui, elle aurait bien aimé retourner dehors chercher des poneys en leur compagnie. Et ça faisait bien une heure qu'elle perdait la tête à tergiverser, n'osant pas aller toquer à la porte de l'un ou de l'autre.

« Sortez de votre Domaine. »

Shina sursauta, scruta son Bracelet d'un air soupçonneux. Elle n'eut pas longtemps à attendre que la Voix répétait son instruction. Par pur esprit de contradiction, elle fut tentée de ne pas obéir - parce qu'on ne lui disait pas ce qu'elle devait faire, oh ! -, mais, dévorée par la curiosité et soulagée de constater qu'enfin quelque chose se passait, elle ne mit pas longtemps à se décider. Elle empoigna son foulard noir qu'elle s'empressa de nouer autour de son cou, ouvrit la porte à la volée et dévala les escaliers du Ranch. Excitée comme une puce, elle se surprit à courir dans le Désert du Domaine qu'elle connaissait de mieux en mieux ; après avoir tourné aux alentours sans occupation ni coéquipiers le premier jour, elle était plus que familiarisée avec le terrain.

Essoufflée, elle arriva bientôt devant un édifice plus qu'imposant. Avant d'entrer, elle toussota, se tapota les joues, ajusta son foulard, tira un peu sur son short pour lisser le tissu et leva fièrement la tête ; elle ne pouvait pas entrer dans un tel lieu sans être à la hauteur ! Surtout s'il y avait d'autres enfants à l'intérieur, elle devait représenter son équipe.

A l'intérieur, elle reconnut César et lui offrit un sourire crispé. Elle ne savait pas s'il avait été mis au courant de sa lutte avec Judicaëlle et se demandait à présent si la Voix du Bracelet ne l'avait pas entraînée dans un guet-apens. Il était temps de purger sa peine, elle devait faire face, comme une vraie Cow-Boy. Même si c'était l'autre qui avait commencé, d'abord. Elle déglutit nerveusement et détourna le regard, mal à l'aise, avant d'apercevoir Thibault, son coéquipier. Le sourire dont il la gratifia ne suffit pas à la rassurer : et s'il allait payer pour la faute qu'elle avait commise, en tant que Cow-Boy ? C'était affreux, elle devait réagir, il n'était pas responsable ! Et si Idril arrivait, ce serait encore pire ! Paniquée, elle ouvrit la bouche, s'apprêtant à intervenir, lorsque deux nouveaux enfants débarquèrent. Inconnus au bataillon, vêtus de toges blanches. Elle ouvrit de grands yeux, arqua un sourcil, la bouche toujours ouverte.

« Cow-boys, Angelots. »

Ah, d'accord, des Angelots. Bon. Elle avait failli se ridiculiser. Qu'est-ce que c'était que ça ? Tâchant de garder son sang-froid, elle écouta attentivement les instructions de César, bientôt interrompues par l'arrivée de ce chat qu'elle avait croisé plusieurs fois et qui, à chaque fois, lui confiait l'accueil d'un nouveau. Cléopâtre, si elle se souvenait bien. Shina fronça le nez ; son sentiment d'antipathie se confirma au fur et à mesure qu'elle poursuivait les explications. Apparemment, César ne l'appréciait pas du tout. Au moins, ils étaient du même avis. Elle lui paraissait un peu hypocrite, cette "Cléopâtre".

Elle préféra reporter son attention sur ce fameux Défi. Elle se souvenait du Jeu des Clefs exposé par César le premier jour. Enfin une occasion de faire gagner son équipe ! Ils allaient écraser ces "Angelots". Il s'agissait de... représenter ce qu'elle aimait le plus dans la Colonie ? Elle en resta muette de stupeur. Elle s'attendait à des combats à l'épée, des luttes héroïques, des courses poursuite, des chasses au trésor. Elle n'avait jamais été douée pour les créations, c'était certain. A vrai dire, elle n'en avait presque jamais fait. Trop terre à terre pour ce genre de choses. Voyons, qu'est-ce qu'elle appréciait ici ? Elle qui avait tant pesté contre Infans et ses habitants. Elle pouvait faire une liste exhaustive de tout ce qu'elle ne pouvait pas supporter, comme l'Aérostade qui représentait tous ces nouveaux antipathiques dont le souvenir la mettait mal à l'aise. Le contraire était nettement plus difficile.

La Rêverie, elle aimait bien. Les étoiles la fascinaient. Son Domaine, c'était un peu devenu comme son foyer, elle s'y sentait à l'abri. Le Désert, c'était son Désert, avec ce sable qui l'avait tant fascinée au prime abord, et les arbustes desséchés qui lui servaient de repères, la rivière qu'elle suivait parfois pensivement.

▬ Moi, ce que j'aime à la colonie, c'est le fait d'être chez les Cow-Boys.

Shina sursauta, puis fixa Thibault sans ciller. La timidité la rongeait, l'empêchait d'ouvrir la bouche, d'admettre qu'elle avait passé un bon moment en cherchant les poneys avec Idril et lui, qu'elle était d'accord et qu'elle adorait son équipe. Alors, comme à son habitude, elle employa des moyens détournés.

« Mouais, c'est le moins nul. » Fantastique euphémisme. « Voilà, on n'a qu'à faire ça. Représenter les Cow-Boys. Ce serait trop dur de faire le Domaine, alors on peut faire des statuettes. Des Cow-Boys. Je connais que toi et Idril. On pourrait faire des statues grandeur nature ! »

Un petit silence s'installa, lui permettant de prendre conscience de l'aberration de ses propos. Elle s'empressa de rectifier le tir :

« Enfin, des statuettes, on verra avec ce qu'on trouvera. Ce serait bête, grandeur nature. Déjà ce serait lourd à transporter. Et puis plus dur à faire. Enfin c'était pour rire, de toutes façons. » Changeons de sujet. « Bon, on va trouver où de quoi faire ça ? Enfin, si on fait ça. Oui, c'est peut-être nul les statuettes. Je disais ça pour rire. Enfin, je sais pas. T'en penses quoi ? »

Manque de confiance en soi quand tu nous tiens.

PNJ Messages : 57 Date d'inscription : 29/01/2011

Mais alors que César et Cléopâtre avaient tous les deux terminé de faire leur discours et qu'ils se lançaient à présent des regards assassins. Alors que Thibault écoutait Shina s'emmêler dans ses propos sur la nature de leur création. Alors que Jewel regardait Alexander d'un air perdu, guettant une idée de la part du jeune angelot... Ce dernier tomba brutalement. Certes, en arrivant, il n'avait déjà pas l'air très bien, la sueur gouttait à ses tempes, il avait l'air d'avoir de la fièvre. Il vacilla, tituba quelques instants puis glissa sur le sol comme une poupée de chiffon sous le regard interloqué de tout le monde présent.

Spoiler:

Le grognement menaçant qui était monté dans sa gorge en voyant arriver Cléopâtre était mort dès que cette dernière commença à parler. Les oreilles penchées vers l'arrière et le pelage hérissé, le Chien écoutait son interlocutrice sans rien trouver à lui répondre. Parce qu'elle avait raison. Et cette idée qu'elle ait raison et lui même soit en tort lui broyait le coeur. Il n'y avait rien à dire. Muet, il l'avait écouté lui dire qu'il aurait du accepter ses propres erreurs et se montrer plus mature. La belle idée ! Comme s'il était le seul ici à avoir gardé une vieille rancune ! Qui se souciait du Dragon enfermé dans les Oubliettes ? Ou encore des vacheries qu'avaient pu se faire Pégase et la Licorne ? Ou encore de Merlin qui après tout était l'initiateur de... Mais Cléopâtre était déjà passé à autre chose avant qu'il n'ait eut le temps de lui aboyer tous ces exemples à la figure.

Elle se plaça devant lui, le laissant à l'arrière scène et poursuivit les explications qu'elle avait interrompue de sa venue. Toujours silencieux, César l'écoutait sans l'entendre. Elle lui en voulait. C'était compréhensible. Elle avait toute les raisons du monde de lui en vouloir. Ça l'affectait, bien sûr. Leur amitié d'antan lui manquait. Il avait déjà pensé à s'excuser comme lui avait suggéré Darius. Mais qu'est-ce que ça aurait changé ? Rien. Elle aurait balayé ses remords d'un revers de patte hautain. Et elle aurait eut raison. Parce qu'au fond, ce qu'il avait fait pouvait être considéré comme inexcusable.

Tout à ces pensées, il ne vit même pas Thibault et Shina qui s'était regroupés pour commencer à parler du Défi. Ni Jewel et Alexander avec Alexander qui...venait de s'évanouir ?! Ses oreilles se redressèrent. " Oh bon sang ! " Il jeta un coup d'oeil à Cléopâtre comme pour guetter une de ses réactions, mais il se ressaisit. Que pouvait-elle lui dire qui eut désormais de l'importance ? Ce qui les liait autrefois n'était plus.

Sans plus réfléchir il s'élança en trois bonds sur le corps inanimé du gamin. Après avoir tenté de le réveiller, il finit par grommeler à l'égard de Jewel, la petite fille qui était venue lui faire un câlin sitôt entrée dans le Stade et à laquelle il s'était attaché : " Il est juste évanoui...Je vais l'emmener à l'infirmerie. Et te trouver un autre partenaire pour le Défi, aussi. Tu auras droit à un bonus de temps, ne t'inquiètes pas, c'est pas ta faute." termina-t-il avant de hisser Alexander sur son dos tant bien que mal.

" Je m'en occupe. " aboya-t-il à l'égard de Cléopâtre. De toute façon, il voyait mal ce que la chatte trouverait à redire. Elle ne pouvait pas transporter un enfin avec sa toute petite carrure. Sans attendre autre chose, le Chien actionna la fonction courant d'air et Alexander et lui furent transportés dans "L'Infirmerie".

Il se passa un bon quart d'heure avant que le Bracelet de Cléopâtre ne se mit à clignoter du signal caractéristique de la fonction téléphone. Dès qu'elle répondit, la voix du Chien se fit entendre. " Il va bien, il lui faut du repos et euh...La souris n'est toujours pas là. Il va falloir commencer à faire quelque chose... oui, oui, je sais bien chacun est censé tenir son rôle ici mais...Elle est pas là, ok ? C'est pas ma faute si elle est partie. Bref, je vous envois Lola pour remplacer Alexander. Voilà. Bon euh...Au revoir. Je reste avec le gamin. "

Et Lola pu entendre son Bracelet lui dire de "tourner à droite, tourner à droite " et ainsi de suite en fonction des directions jusqu'à ce qu'elle arrive au Stade.

La petite fille, Lola, était en train de manger une tranche de pastèque dans le réfectoire cassis quand son bracelet parler. Il lui disait :

« Tourner à droite. »

Alors, la jeune Angelot tourna à droite et le bracelet recommença. Lola suivit les instructions et le bracelet continuait à lui parler.
Au bout d’un moment, elle arriva au stade d’Apollon. Là, il y avait plusieurs enfants, Mlle Chat, un Chien, un Ours et un crapaud. Mais Lola ne connaissait que le Chat. De plus, sur sa planète, il n'y a que ces animaux-là. Elle ne savait donc pas comment s'appelaient ces créatures inconnues. Elle reconnut Jewel, qu’elle avait rencontré la veille. Ouf. Une autre tête familière. Bon, Lola s’avança vers Cléopâtre et dit :

« Bonjour, je suis prête pour le défi, qu’est-ce que je dois faire ? »

Bien sûr le bracelet lui avait dit qu’il s’agissait d’un défi. La petite fille était toute excitée à cette idée. Elle attendait impatiemment ce qu’elle devait faire. Certains enfants ramassait des feuilles au sol, d’autres parlaient entre eux et il y en avait aussi qui étaient partis un peu plus loin.
Une fois qu’on lui eut expliqué le principe, Lola ne perdit pas une seconde :

« Moi ce que j’aime, c’est ce qu'on mange, ici c'est très bon ! »

Non, non! C'est une super idée! On pourrait même....

Comment il a fait ça ?

A ton avis, où est-ce qu'on pourrait trouver de quoi faire nos statuettes ?

Quand son compagnon de défi tomba dans les pommes, Jewel ne put retenir un cri de stupeur, qu'avait-il ? Est-ce qu'elle devrait continuer le défi toute seule ? En plus, après réflexion, ce défi s'annonçait assez dur pour la jeune angelotte, après tout, elle ne connaissait pas grand chose de la colo' elle n'était là que depuis deux jours.
Elle lança un regard inquiet a César qui lui expliqua qu'il s'était juste évanoui et qu'il l'emmenait à l'infirmerie.

"Tu auras droit à un bonus de temps, ne t'inquiètes pas, c'est pas ta faute."

Jewel hocha lentement la tête et grimaça. Elle espérait qu'Alexander n'était pas gravement malade et qu'il serait vite sur pieds. Si ça se trouve il allait quitter la colonie si il était trop malade ! Zut, alors, elle n'avais même pas eu le temps de faire sa connaissance ! La fillette regarda le chien quitter le stade et porta ses ongles a sa bouche en signe d'anxiété. Les deux autres enfants avaient lancé à son coéquipier un regard surpris avant de se remettre à parler. Ils avaient déjà une idée de ce qu'ils allaient faire ! Jewel commença à paniquer et à pâlir dangereusement, son équipe n'avait encore aucune clés, ils étaient les derniers de la compétition ! Il fallait absolument que Jewel rattrape le coup.

Tandis qu'elle se creusait la tête en cherchant une idée de ce qu'elle pourrait bien représenter, une autre petite fille entra dans le stade. Jewel plissa les yeux et tenta de voir si elle la connaissait et du retenir un cri de victoire quand elle vit que sa nouvelle coéquipière n'était autre que Lola, a qui elle avait fait visiter le Domaine des Angelots la veille. Elle lui sourit en essayant de retenir ses angoisses pour Alexander et se concentrer sur le défi. Elle devait bien ça à l'Angelot. Il fallait qu'elle lui prouve que même si il s'était évanoui, son équipe se battait quand même. La petite fille eut un rire stressé mais se ressaisit bien vite quand Lola se mit a lui parler. Cette petite fille avait l'air si enjouée, déjà, la veille, elle était toute excitée et parlait vite quand Jewel l'avait accueillit alors que l'on était le soir et que tout enfant normal aurait du être fatigué ! Mais cela pouvait être un atout pour les deux angelottes. Alors Jewel afficha un grand sourire à Lola.

- C'est vrai que c'est bon ce que l'on mange ici, dit Jewel alors qu'un gargouillement appuyait ses paroles, mais la nourriture n'est pas quelque chose qui retiens vraiment l'attention, si ? Au pire nous pouvons représenter les animaux de la colo ! des animaux qui parlent ce n'est pas commun ! Ou bien encore le fait de pouvoir voler, c'est génial, non ?

Jewel s'était enfin prise au jeu, elle voulait que les membres de son équipe soit fières d'elle et Lola une fois qu'elles auront remporté la clé, plus que tout, elle voulait faire les choses bien et faire l'oeuvre la plus jolie. Que la meilleure équipe gagne !

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» Défi n°2 : Le Grand Jeu de Piste
» « Je suis tombée, je me suis réveillée, j'ai vu de l'herbe verte. »